Le visage de l’entrepreneuriat change, et une dynamique prometteuse se dessine pour les entrepreneurs noirs, les femmes et les autochtones. Alors que le nombre global de propriétaires d’entreprises diminue, celui des entreprises dirigées par ces groupes sous-représentés connaît une croissance remarquable.

« Trop de propriétaires d’entreprise provenant de groupes sous-représentés continuent de faire face aux mêmes obstacles qu’il y a dix ans, ou même il y a une génération »», souligne Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de BDC. « Malgré les nombreux progrès accomplis, nous ne progressons tout simplement pas assez rapidement. Les approches universelles ne fonctionnent pas… ».

Résultat ? Il faut aller encore plus loin, différemment. Et c’est ce qui justifie sans doute l’annonce faite le 19 juin 2024, par la vénérable institution bancaire.

Pour soutenir cette tendance, la BDC a créé une équipe dédiée à l’entrepreneuriat inclusif, lancé un programme de financement et de formation de 50 millions de dollars, et investi 200 millions de dollars dans des entreprises dirigées par des personnes autochtones ou noires.

« … Les initiatives annoncées aujourd’hui visent à contribuer au développement économique et à l’accroissement de la productivité au pays. » ajoute Isabelle Hudon.

Cette approche novatrice se reflète dans trois initiatives clés visant à propulser un plus grand nombre de propriétaires d’entreprise issus de groupes sous-représentés.

Il est donc créé une nouvelle structure : l’équipe Entrepreneuriat inclusif de la BDC qui a pour mission de se concentrer sur l’inclusion, plaçant cette intention au cœur de chaque interaction avec ses clients. Elle s’engage à atteindre des objectifs mesurables en matière de développement des affaires et de formation des entrepreneurs, et teste des programmes régionaux pour mieux servir les entrepreneurs dans leurs communautés.

Althea Wishloff (photo : Raven Indigenous CP)

Une initiative bienvenue pour Althea Wishloff (nation Gitxsan, clan Fireweed), associée, Raven Indigenous Capital Partners : « Les personnes autochtones font partie des segments de la population qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada et de celui qui est en plus forte hausse parmi les entrepreneur.es. À Raven, nous avons appris qu’adopter une approche basée sur une plateforme, qu’appuyer les entrepreneur.es et leur offrir du mentorat tout en fournissant des capitaux propres et d’autres instruments financiers d’une manière qui est adaptée à leur réalité culturelle est d’une importance cruciale. »

Reconnaissant les obstacles majeurs auxquels sont confrontées les petites entreprises et celles en début de croissance, l’équipe a créé un programme de 50 millions de dollars offrant des prêts et de la formation aux entreprises majoritairement détenues par des femmes, des personnes autochtones ou noires, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 millions de dollars.

Femmes entrepreneures, autochtones et noires

En outre, BDC Capital, la division d’investissement de la BDC, lance deux nouvelles plateformes de 100 millions de dollars chacune pour soutenir les entreprises dirigées par des personnes autochtones ou noires. Cela s’ajoute à la plateforme Excelles pour les femmes, dotée de 500 millions de dollars, qui inclut les femmes entrepreneures autochtones et noires. La BDC collabore avec des parties prenantes des communautés noires et autochtones pour définir les objectifs et la conception de ces plateformes.

Lise Birikundavyi (photo : INQC)

Pour Lise Birikundavyi, associée directrice de BKR Capital « Un moteur important de création de richesse intergénérationnelle est l’appui équitable aux entreprises détenues par des personnes noires. Moins de 0,5 % du capital de risque en Amérique du Nord est investi dans les entrepreneurs noirs. Depuis la création de notre fonds axé sur ces entrepreneurs, nous avons vu un nombre remarquable d’occasions de grande qualité, et il est encourageant de voir une organisation comme la BDC participer à la création d’un secteur du capital de risque plus diversifié et robuste. ».

Ce à quoi Marwa Abdou, directrice principale de la recherche, Chambre de commerce du Canada renchérit « Les femmes représentent la moitié de notre population et de notre main-d’œuvre, mais moins de 20 % des entreprises canadiennes sont détenues majoritairement par des femmes. Selon notre dernier rapport, la situation progresse au ralenti et, à moins que des changements radicaux ne soient apportés, la parité hommes-femmes sera atteinte dans plus d’un siècle. C’est formidable de voir des organisations comme BDC continuer d’investir dans des approches nouvelles et novatrices comme la plateforme Excelles, qui comporte le plus important fonds de capital de risque destiné aux femmes au monde. »

Ces initiatives complètent le soutien de longue date de la BDC aux groupes de la diversité. L’an dernier, la proportion de femmes ou de personnes autochtones parmi les clients de la BDC a augmenté de 11 % et de 22 % respectivement. La BDC a engagé plus de 8 milliards de dollars pour soutenir les groupes moins bien servis, par le biais de divers programmes et partenariats.

(c) Institut Neoquébec (juin 2024)

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