L’honorable David Lametti, ministre de la Justice et procureur général du Canada, a annoncé aujourd’hui un certain nombre de nominations, parmi lesquelles celle de l’avocat Alexandre Bien-Aimé Bastien, comme juge à la Cour Supérieure du Québec dans le district de Montréal.
Associé chez Shadley Bien-Aimé à Montréal où il s’est spécialisé en droit criminel et pénal, l’ex avocat devenu juge est détenteur d’un baccalauréat en droit civil et en common law de la faculté de droit de l’Université McGill, d’un certificat en éducation juridique de la faculté de droit Hugh Wooding, ainsi que d’une maîtrise en droit de l’Université Harvard. Il a été admis au Barreau du Québec en 2010 et à celui de New York en 2016.
Le juge Bien-Aimé Bastien parle couramment le français, l’anglais et le créole haïtien. Avant d’entrer en pratique privée à Montréal, il a notamment travaillé comme auxiliaire juridique auprès de l’honorable Thomas A. Cromwell à la Cour suprême du Canada.
Premier homme noir, juge à la Cour Supérieure du Québec
De cette nomination, on s’en félicite d’autant plus que le 2 mars 2022, au moment de prendre sa retraite, le juge Daniel Dortélus – alors seul juge noir dans toute la magistrature québécoise-, dénonçait sans équivoque, cette absence de diversité au sein de la magistrature québécoise :
« Je suis attristé en constatant que ma décision de prendre ma retraite entraine comme conséquence un déficit en matière de diversité au sein de la magistrature du Québec, toute juridiction confondue, étant toujours en 2022, le premier et le seul juge homme noir à faire partie de la magistrature au Québec dans l’histoire du Québec » écrivait alors le juge Daniel Dortélus. (1)
Alexandre Bien-Aimé Bastien, un parcours exceptionnel
Au cours des années, le juge Bien-Aimé Bastien a enseigné divers cours au sujet du droit criminel à la faculté de droit de l’Université McGill, en plus de participer, à titre de coauteur, à l’élaboration de l’ouvrage Criminal Procedure: Cases and Materials. Il a également agi à titre de formateur, notamment lors d’activités organisées par l’Institut national de la magistrature et l’Association des avocats de la défense de Montréal.
Il était membre du conseil d’administration du Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ) et de la section québécoise de l’Association des avocats noirs du Canada. Il a également siégé pendant plusieurs années au conseil d’administration de Pour 3 Points, un organisme voué à la formation d’entraîneurs sportifs afin qu’ils puissent jouer un rôle transformateur dans la vie des jeunes qu’ils entraînent.
Alexandre Bien-Aimé sera en bonne compagnie, puisqu’il retrouvera à la Cour Supérieure du Québec, la juge Marie-Hélène Dubé, nommée en mars 2022 (https://neoquebec.com/lavocate-montrealaise-marie-helene-dube-nommee-juge-a-la-cour-superieure-du-quebec/)
Addendum :
La Cour supérieure du Québec est le tribunal de droit commun qui a une compétence générale sur l’ensemble du Québec. Comme toute cour supérieure au Canada, elle est une juridiction à compétence sans limite, c’est-à-dire qu’elle peut entendre toute matière qui n’est pas attribuée à un autre tribunal.
La Cour supérieure du Québec est une cour soit de première instance soit d’appel selon les domaines de droit. Elle connaît des litiges d’affaires civiles, familiales, commerciales, pénales, administratives et constitutionnelles.
La Cour supérieure du Québec est représentée dans les districts judiciaires du Québec. Elle compte en 2022 145 juges titulaires dont un juge en chef, un juge en chef associé, un juge en chef adjoint (poste vacant en 2022) et des juges en surnuméraire, dont le chiffre maximal est fixé par réglementation fédérale à 111 postes budgétés.
(c) CYEK / Neoquébec – Fév. 2023